

Alice Faure et Emma Santini se rencontrent en 2017 alors qu’elles jouent ensemble dans On ne badine pas avec l’Amour de Musset. Elles interprètent respectivement Camille et Rosette, mais cette rivalité théâtrale se transforme aussitôt en une grande complicité nouée autour d’une vision commune du théâtre. Elles décident alors d’unir leurs destins artistiques et créent en 2018 la compagnie BoccaMela.


Leur attachement profond aux textes et mythes ainsi que leur goût commun de la culture populaire définissent les grandes lignes du cheminement qu’elles souhaitent faire ensemble.
Le travail de la compagnie s’articule autour de deux axes principaux :
• Premièrement dépoussiérer la littérature classique et ainsi lui rendre sa vertu populaire sans pour autant en oublier sa noblesse.
• Deuxièmement par effet de symétrie, utiliser la pop culture comme vecteur de sens et par là même en revendiquer
la dignité. En mettant en regard ces deux mondes, et en déclarant à la foisle sublime et le grotesque de chacune d’elles, elles créent des spectacles à la portée de tous, et plus particulièrement de tous ceux qui en acceptent le paradoxe ludique et sensible, de tous ceux qui ont le désir de naviguer entre les contrastes : entre le beau et le laid, entre le tragique et le comique entre l’intime et le collectif, car l’un ne peut exister sans l’autre.
De cette intention naît une esthétique propre à la compagnie : un dialogue constant entre l’ancien et le
moderne qui refuseraient la querelle. Ainsi les lignes et les codes traditionnels se parent de couleurs fluos, la musique classique s’accorde dans des arrangements éminemment contemporains, les lumières se veulent aussi élégantes que brillantes, les mots apparaissent sur scène et sur les affiches au milieu d’images immédiatement identifiables de notre époque, et vice et versa…
Avec ces filtres bien à elle, la compagnie BoccaMela aborde des sujets variés, tel que
le deuil, le rapport au corps, la place des femmes…
Autant de thèmes intemporels qui pour autant trouvent un écho particulièrement fort dans le monde actuel. Son questionnement principal est donc fatalement la place de l’individu face à l’altérité, d’autant que si « Je est un autre »
et « L’enfer c’est les autres », tout peut très vite devenir insupportable…